L’entreprise de biotechnologies Arbiom produit des protéines pour l’alimentation animale et humaine issues de déchets végétaux et de cultures. Sa mission ? ”Accompagner la demande mondiale en protéines de haute qualité nutritionnelle et durables.” selon son Président Marc Chevrel. La Start-up a rejoint en 2022 l’écosystème de La Ferme Digitale.
1/ Pouvez-vous nous décrire votre produit (ou service) et comment il résout un problème actuel dans le domaine agricole et / ou alimentaire ?
Avec l’augmentation croissante de la population mondiale, et les défis environnementaux que nous rencontrons, notamment le réchauffement climatique, il est impératif de trouver et implémenter de nouvelles solutions pour garantir une alimentation saine et équilibrée au plus grand nombre, tout en limitant au maximum notre impact sur l’environnement. C’est ainsi qu’Arbiom répond aux enjeux de l’alimentation de demain en exploitant le potentiel infini de la nature grâce à la fermentation. Guidés par nos valeurs d’excellence, d’inclusivité et de durabilité, notre équipe de passionnés conçoit la nouvelle génération d’ingrédients protéinés non OGM et à faible impact environnemental, pour l’alimentation animale et humaine.
Selon la Commission européenne, 80% des protéines nécessaires à l’alimentation animale en Europe sont importées. Ce chiffre, stable au cours des 40 dernières années, indique un déficit européen en sources de protéines persistant. Arbiom répond à cet enjeu majeur en proposant de substituer ou complémenter les ingrédients protéinés actuellement importés (farines de poisson, concentrés protéiques de soja par exemple) et de revenir à une production locale de protéines à destination de l’alimentation animale ou humaine, pour renforcer l’autonomie et la résilience des filières industrielles agroalimentaires françaises. Nos matières premières ne contenant pas de protéines, nous créons des protéines au lieu de les redistribuer, en étendant réellement le potentiel de production alimentaire. Grâce à leurs excellentes propriétés fonctionnelles et sensorielles, nos ingrédients sont les solutions parfaites pour une nutrition animale et humaine de qualité.
2/ Comment travaillez-vous avec des partenaires externes, tels que les universités et les entreprises de biotechnologies, pour développer votre solution ?
Arbiom a à cœur d’intégrer une approche collaborative et orientée sur les données scientifiques pour démontrer la performance de son produit et de sa technologie.
Nous travaillons au sein de projet collaboratifs européens pour valider les performances de nos produits dans nos applications cibles, tels que le projet NextGenProteins, dans lequel nos ingrédients sont utilisés pour développer de nouveaux produits tels que des substituts de viande, des produits de boulangerie enrichis en protéines, ou encore des produits pour la nutrition sénior.
Nous réalisons de nombreux essais animaux en partenariat avec des universités de renom, tels que l’INRAE, l’Université du Kansas, ou l’Université d’Illinois pour démontrer la performance en nutrition et santé de notre ingrédient sur différentes espèces tels que les chiens et chats, les poissons d’élevages, ou les porcelets.
3/ Quel est votre plan pour la croissance et le développement à long terme de votre entreprise et comment prévoyez-vous de rester compétitif dans un marché en évolution rapide ?
À la suite du succès de notre programme de démonstration, qui a consisté à mettre à l’échelle notre procédé de production, et à valider les performances de notre ingrédient in vivo, nous sommes aujourd’hui prêts à déployer notre technologie afin de proposer notre produit en grandes quantités, et répondre aux besoins de nos clients, principalement européens.
Notre déploiement industriel est lancé et est soutenu par France Relance. Il se matérialise par la construction d’une première usine en France, offrant un approvisionnement de 10,000 tonnes annuel à nos clients et partenaires.
D’ici à 2030, nous comptons déployer notre premier succès industriel français au niveau mondial en mettant en service une dizaine d’usines et ainsi accompagner la demande mondiale en sources de protéines de haute qualité nutritionnelle et durables.
Propos recueillis par Marie-Laure Hustache